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Cadre théorique

Notre définition de la science ouverte dépasse le paradigme traditionnel en considérant dans l’analyse les transformation en intégrant non seulement les contenus, mais aussi les processus et infrastructures liés à l’ouverture.

Nous discutons également la science ouverte comme un objet-frontière, une notion qui prendra tout son sens dans notre analyse, partant du fait que la bioéconomie ouverte est incarnée par des acteurs aux intérêts parfois différents. Nous discutons également la notion de bien commun et ses heurts aux injonctions politiques de valorisation socioéconomique, où le savoir devrait être à la fois accessible à tous et économiquement profitable. La question du contrôle sur la production scientifique et la complexité des relations tissées entre les milieux scientifiques et industriels n’est pas ancienne et remonterait au 19è siècle.

Pour discuter le partage et la mise en commun en bioéconomie, nous faisons le choix de ne pas dissocier l’information et la communication dans notre approche, qui s’appuie par conséquence sur plusieurs cadres théoriques pour saisir pleinement l’ouverture en bioéconomie.

Notre approche des sciences de l’information et du document repose sur une approche plus commune pour analyser la science ouverte. En mobilisant les trois pôles de l’information, nous considérons la matérialité des savoirs, les comportements informationnels (pratiques de recherche, d’accès et de partage), ainsi que l’approche calculatoire, mobilisés à plusieurs reprises pour mesurer la progression de la science ouverte en bioéconomie.

Du côté des sciences de la communication, notre questionnement porte sur les modalités de la recherche et les finalités de la science ouverte. Nous mobilisons plusieurs cadres autour de l’innovation ouverte et la recherche partenariale pour discuter l’ouverture du processus de recherche et d’innovation. Toutefois, nous trouvons dans la théorie de l’acteur-réseau les outils conceptuel pour décrire le réseau, en considérant l’innovation comme la mise en réseau d’acteurs hétérogènes ayant auparavant des rôles, des visions ou des intérêts différents.

Elle nous permet d’intégrer dans l’analyse les discours, les modes d’organisation et les contributions des acteurs impliqués dans la bioéconomie. Elle considère également les entités non-humaines, telles que les ressources naturelles, technologies et objets, en soulignant que chaque innovation en bioéconomie constitue un réseau d’acteurs humains et non humains. Notre utilisation de la théorie de l’acteur-réseau vise non seulement à démontrer que les acteurs franchissent plusieurs étapes (problématisation, intéressement, enrôlement, mobilisation) pour parvenir à un objectif commun : le développement de la bioéconomie et dans une logique de science ouverte collaborative. En effet, l’analyse de la traduction ne s’est pas limitée pas à l’identification de points de convergence entre acteurs hétérogènes (comme le propose initialement la théorie). Nous allons plus loin, en identifiant le point d’ouverture commun, le « terrain d’entente » qui permet à ces acteurs de collaborer dans une démarche de science ouverte en bioéconomie.

 


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marianne Duquenne (14 janvier 2025). Cadre théorique. Bioéconomie ouverte. Consulté le 12 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13332


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